Meilleurs vœux 2014.

Vichy c’est une ville au Japon !

La synthèse, en français, de l’article du Mainichi (quotidien japonais) par un japonophone :  » la ville de Vichy souffre de sa réputation de capitale de la collaboration mais Gérard Charasse (Gérard Sharath), député, a déposé une proposition de loi pour tenter d’empêcher l’utilisation, dans les écrits officiels, de l’expression « régime de Vichy ». Christophe Pommeray (Christoph Pomure), conseiller municipal, a organisé une veille Internet et demande à chaque « contrevenant » de corriger son expression, y compris à Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, qui a répondu favorablement. Tous les deux, le membre du congrès Gérard Charasse et le conseiller municipal Christophe Pommeray, soutiennent la création d’un musée ou d’un centre de recherches tandis que le maire de Vichy, Claude Malhuret (Claude Marlet) souhaite regarder vers l’avenir davantage que vers le passé. »

Depuis le 5 décembre, pas un seul « mésemploi » !

Depuis le 5 décembre, notre veille hebdomadaire affiche le rare « rien ! » qui signale qu’aucun « mésemploi » du nom de notre ville n’a été remarqué. Certes, le 3 janvier, nous avons un article dans le Mainichi, un grand quotidien japonais, sur le sujet et le journaliste, s’il me dit avoir écrit « régime de V… » pour l’explication, l’a fait dans sa langue de travail ce que la veille de Google n’a pas pu relever.

Par comparaison, la trêve des confiseurs de l’année dernière avait connu 9 mésemplois contre 19 l’année d’avant. On progresse, non ? De sorte que le voeu n°7 du journal La Montagne du 1er janvier (plus per­sonne ne parlera de « régime de… bip… » pour parler du gouvernement de Pétain installé dans une ville moyenne d’Auvergne) tourne à la « self-fulfilling prophecy » (prophétie auto-réalisatrice).

Cette semaine, plus un moulin à l’horizon !

Pour la troisième fois en trois ans de veille hebdomadaire, cette semaine passée, pas un organe de presse n’a utilisé Vichy en l’assimilant au régime de Pétain. En juillet dernier, c’était la première fois ; en août dernier, la deuxième, à un moment où l’activité éditoriale baisse traditionnellement. Certains méprisent ce combat qui vise à séparer le nom de la ville et ses habitants d’hier et d’aujourd’hui du régime politique qui fut installé dans nos murs. La presse locale s’est même risquée à traiter l’inventeur de la veille (Christophe Pommeray) de Don Quichotte. Cette semaine donc, plus un moulin à l’horizon. Preuve que notre idée de ne plus « cacher l’histoire derrière la géographie »  fait son bonhomme de chemin.

M.F.

Le mésemploi de « Vichy » en baisse

VICHY – L’utilisation du nom de la ville de Vichy comme synonyme de la collaboration ou de la trahison baisse. C’est la leçon que l’on peut tirer des statistiques du site Vichy, c’est une ville*, mis en œuvre par le groupe municipal depuis janvier 2010.

Chaque semaine, à l’aide du moteur de recherche de Google Actualités™, le site publie les citations du nom de la ville dès lors qu’il est utilisé pour faire référence au régime de la collaboration. Les rédacteurs reçoivent par ailleurs un courrier électronique indiquant que leur expression confond « l’histoire de la France et la géographie d’une ville » et leur suggérant d’utiliser des termes plus appropriés, celui officiel de « régime de fait dit de l’État français » ou « régime de Pétain ».

Les réponses sont variables. « Certains comprennent et acquiescent, d’autres s’enferrent » indique Christophe Pommeray. Souvent une « histoire de génération » constate le président du groupe selon lequel « les plus âgés des journalistes prennent cela comme une atteinte à leur savoir ; d’ailleurs, plus il est lacunaire, plus ils s’accrochent à leur terme et à des mythes comme celui d’un maire de Vichy ayant “ouvert sa ville à Laval” par exemple… »

Reste qu’en deux années, le site montre que d’une cinquantaine d’occurrences hebdomadaires, l’utilisation indélicate du nom de la ville est passée à moins de dix. « Nous y sommes pour quelque chose avec notre travail de fourmi mais les Vichyssois et les Vichyssoises qui ont épousé ce combat, ils sont nombreux, y sont aussi pour beaucoup ! » assure Christophe Pommeray./.

Le choix de la défaite ?

À lire, le livre très documenté de Annie Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 30, éd. Armand Colin, 2006, 671 p (ISBN 2200267843 et 978-2200267841).

Quelles sont les causes de la défaite française de 1940 ? Comment comprendre l’engagement des banquiers et industriels dans la  » collaboration économique  » avec les Allemands entre la défaite et la libération de Paris sans s’interroger sur la phase précédente ? Les classes dirigeantes françaises ont-elles planifié dans la décennie 1930, comme leurs homologues belges guidées par la Banque nationale de Belgique, l’occupation prochaine de leur pays par l’Allemagne de Hitler ?

On peut aussi aller voir ici une conférence sur le sujet.